Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de tilleul
10 mars 2009

Souvenirs d'enfance IV

La maison de mon enfance n’était pas très grande… Un couloir avec les escaliers pour aller en haut, la porte de la cave à gauche, celle de la cuisine aussi, à droite celle de la pièce qui servait de bureau, salon, salle à manger, salle de jeux et infirmerie quand la rougeole et les oreillons nous ont obligés à rester au chaud…

A l’étage, il y avait seulement deux chambres, celle de mes parents et la nôtre. Mon frère dormait dans un lit simple, ma sœur et moi partagions un vieux lit double en chêne, plus haut et plus étroit que ceux que nous connaissons aujourd’hui…

En hiver, les briques chauffaient dans le four de la cuisinière, elles servaient de bouillottes le soir, à l’heure du coucher… Les fenêtres n’avaient pas de double vitrage et le matin, je m’amusais à faire fondre le givre en soufflant dessus, ça me permettait d’apercevoir la couche de neige qui était tombée la nuit… Je n’ai jamais eu froid. La couverture était une « courtepointe » fabriquée par maman, avec de la laine de mouton lavée et rincée au ruisseau, peignée et « plusée » (mot patois qui veut dire que tous les nœuds étaient défaits à la main pour rendre cette laine très légère) recouverte d’un tissu en satin bordeaux et cousue de manière artistique… Sur nos pieds, nous profitions en plus d’un gros duvet en plumes (également fabriqué à la maison). La chambre de papa et maman était froide et humide. Il y avait même du givre qui se formait au plafond… L’eau de la cruche gelait… Quand le dégel arrivait, ils devaient tendre un grand plastique sur le lit… Des gouttes d’eau tombaient du plafond… Je comprends maintenant, pourquoi, nous avons changé de logement…

Au printemps, c’était le grand nettoyage. Les papiers peints n’ayant pas résisté à cette humidité étaient moisis, ils se décollaient… Chaque année, mes parents retapissaient toutes les pièces de la maison… Il y avait une bordure de chaque côté du papier peint. Maman en découpait une et nous nous amusions à faire des « chandelles » de papier avec ce ruban inutile à la décoration des murs.

A l’étable, la vache trépignait d’impatience en attendant que l’herbe du pré reverdisse… En mai, les « blanchisseurs » passaient avec leur petite remorque équipée d’une pompe à chaux pour le nettoyage et la désinfection des murs de l’étable qui nous servait aussi de remise… Ils arrivaient chaque fois sans prévenir. C’était la course pour enlever et sortir tout ce qui ne devait pas être blanchi… Nos vélos, le vélomoteur de papa… La machine à laver (une espèce de grand tonneau en bois), le « coupe-racines » (pour les betteraves) et la « turbine » (écrémeuse) étaient recouvertes d’une bâche… Cette odeur de chaux prenait au nez, mais je trouvais que ça sentait le frais, le propre, l’arrivée proche de l’été…

Publicité
Commentaires
T
- FC, les allumeurs de réverbères... comme dans le Petit Prince..., ça je n'ai pas connu... il n'y avait pas d'éclairage public avant l'électricité... Oui, une époque qui fait partie de nous et que je ne voudrais non plus pas nécessairement revivre...<br /> <br /> - Catherine, une génération nous sépare... :-)<br /> En plus, la vie à la campagne a évolué beaucoup moins vite qu'en ville...<br /> <br /> - Sandrine, déjà? Je l'ai posté mmardi après-midi!! Bonne nuit!
Répondre
S
Juste un bref coucou pour te dire merci ;-) Je le pose sur ma pile de livre à lire... belle nuit :-))
Répondre
C
La maison de ton enfance me fait penser à la maison de ma toute petite enfance qui était en fait, celle de mes grands parents...<br /> Bises
Répondre
F
Pour être un peu (pas trop) précis, je n'ai pas eu d'enfance à la campagne mais dans une banlieue très verte d'une grande ville, en surplomb d'une cuvette que se partageaient des maraîchers (4 familles exploitantes) et des horticulteurs (dont un oncle). Les travaux de la terre ont rythmé mon enfance. Et si tu parles de dinosaures, oui, j'ai connu la cave à charbon, la cave à nourriture qu'il fallait régulièrement chauler, le crottin du cheval du légumier ou celui des cheveaux de corbillards (j'habitais en face d'un cimetière) qu'il fallait ramasser avec précaution pour aller amender le coin potager du jardin. Oui, j'ai connu l'allumeur de réverbères qui passait soir et matin et les pantalons de laine qui ne nous protégeaient pas beaucoup de la neige mouillée mais qui ne nous empêchaient pas de faire du traîneau avec tous les cousins et cousines de la grande famille de maman. Sans oublier, bien sûr, les fleurs de givre qui appartenaient au doigt du premier des trois gamins qui avait le courage de sortir de son lit pour regarder si le jardin était blanc de neige ou de gel... Epoque que je ne voudrais pas nécessairement revivre mais qui fait partie de moi, de mon histoire et donc de mon présent! Epoque où je me revis tant tu l'évoques bien!
Répondre
T
- Joye, tu sais quoi.... :-))<br /> <br /> - Beaujour rsylvie... Le soleil manque à tous!... Gros bisous de joyeuse humeur, malgré la pluie...<br /> <br /> - Oh! Merci Lorraine!<br /> <br /> - FC, ça me fait plaisir de savoir que tu as eu une enfance similaire... Je me sens moins seule au temps des dinosaures... :-)
Répondre
Le blog de tilleul
Publicité
Derniers commentaires
Publicité