On est parfois mieux chez soi...
Il y a quelques années, -j’avais seulement deux petits-enfants- nous décidons de passer une semaine de vacances à la mer du Nord.
Au mois de mai, avec une amie, je me rends donc sur place pour trouver un appartement à louer. La dame d’une agence me fait visiter un rez-de-chaussée (pratique avec les poussettes), situé « côté soleil », à dix mètres d’un tunnel qui conduit à la plage, il n’y a donc pas d’escaliers ni de routes à traverser pour rejoindre la mer… Sur la place devant l’immeuble, des enfants jouent sous l’œil attentif de parents assis sur des bancs accueillants… Le coin est sympathique, je suis séduite par le calme…
Plus tard, quand mes fils et mes belles-filles découvrent l’endroit, ils sont enchantés… Il y a deux chambres et un divan lit (pour moi) dans le salon bien éclairé grâce à une grande baie vitrée (au ras du trottoir, avec une vitre simple, sans volet…)
Chaque soir, c’est le même scénario… A vingt heures, les tricycles et les landaus cèdent la place aux adolescents munis de skates ou de rollers… A vingt-deux heures, des bandes de jeunes, (assis à même le sol) s’installent avec des casiers de bières et des bouteilles d’alcool… A cent mètres de là, un dancing (que je n’avais pas remarqué en réservant l’appartement) ouvre ses portes et diffuse une musique qui ne ressemble en rien à une berceuse…
Des bruits de pas qui courent juste devant la fenêtre, des cris, des bagarres… Je pense à chaque instant que la vitre va céder, mon cœur bat la chamade, je suis terrorisée… Je m’endors à cinq heures lorsque le jour se lève enfin et que le camion des éboueurs arrive…
Nous avons écourté notre séjour… Après quatre nuits d’angoisse, j’étais fière de retrouver ma maison… Le lendemain, un journal, dans ses faits divers, relatait une bagarre qui avait dégénéré… un coup de couteau, un tué… sur cette place pourtant paisible en journée…
La suite au prochain épisode…