Oeufs de Pâques
Demain soir, les cloches partent à Rome… Pendant l’office du jeudi saint, elles vont sonner à toute volée puis on ne les entendra plus jusqu’à la nuit de Pâques quand elles reviendront de leur long voyage, en carillonnant joyeusement. (Je ne sais pourquoi, mais chaque année, quand je les entends, à la veillée pascale, je me revois petite fille… et je suis émue). En survolant les jardins, elles laisseront tomber des œufs en chocolat, des lapins roses ou bleus… (Depuis quelques années, elles rapportent aussi des jouets de leur périple…)
Dans la basse-cour, ce sera aussi l’effervescence parce que pour fêter Pâques, le coq pondra des œufs de toutes les couleurs…
Pendant leur absence, les enfants du village, munis d’une crécelle, les remplaceront en criant dans les rues, « il est midi, bon appétit ! » (Cette coutume existe encore dans certains patelins) et ils appelleront les habitants à l’heure de l’office « A messe, à messe au premier coup ! »…
Dès le vendredi, (dans mon jardin d’enfance), nous creusions des trous que nous remplissions de paille… Ces nids allaient recevoir les dons des cloches… Mais ces dames de bronze cachaient aussi des chocolats au pied du lilas ou sur le tas de bois…ou à d’autres endroits que nous devions découvrir… Parfois, certains œufs enrubannés restaient accrochés dans les branches de la haie d’aubépine, ou sur le fil à sécher le linge… Je garde en mémoire ces jours de Pâques où il faisait toujours bon…
Depuis que P’tit Loup est né (il a huit ans et demi), la cloche passe dans mon jardin… et il fait toujours froid… Une fois, la neige avait même recouvert tous les œufs… Cette année, nous fêterons Pâques en famille, demain soir… je ne sais pas comment les cloches vont se débrouiller pour trouver de quoi contenter mes six chéris… J