Les temps ont bien changé
Devant les grandes surfaces, il y a de grands parkings… mais on trouve rarement une place libre près de l’entrée du magasin… Dans ma voiture, il y a une ancienne pièce de vingt francs pour « emprunter » un caddy… Dans le coffre, il y a des sacs réutilisables (ne pas oublier de les y replacer, sitôt vidés)… Il est loin le temps, où les femmes partaient à la ville pour quelques courses, le cabas accroché au guidon de leur vélo… Pour acheter de la viande, il fallait aller chez le boucher, du pain, chez le boulanger, une ampoule, chez l’électricien, du fil à coudre, des fermetures éclair ou des boutons, à la mercerie, les légumes, sur le marché… (Ils étaient emballés dans du papier journal…) Maintenant, on trouve tout dans la même boutique et le cabas est remplacé par une boite pliable ou par les sacs en plastique…
Pour aller à l’école, j’avais un cartable en cuir (il fallait quelque chose de costaud qui résiste à l’assaut de l’attache du porte-paquets de ma bicyclette). Maintenant, les enfants et les ados ont presque tous un sac à dos…
A quinze ans, je ne voulais plus de sac, les livres et cahiers étaient serrés par un élastique et je partais bien fière, avec mon paquet sous le bras…
Pour aller au boulot, je prenais un bac (plus pratique, parce que j’avais toujours tant de choses à transporter, qu’il m’aurait fallu une valise !!)
Mais si je vous parle de courses, c’est parce que j’ai une petite anecdote à raconter…
Ce jour-là (j’ai vingt-trois ans, un mari étudiant et nos deux fils), un cousin (invité par mon mari) annonce sa visite, le soir avec son épouse… C’est la fin du mois, et bien que je fasse attention pour deux à toutes les dépenses (mon mari ne se prive de rien – moi de tout…), je n’ai plus un franc. Or, pour recevoir, il faut pouvoir offrir quelque chose… En fouillant dans toutes les poches, je récupère 72 francs (1€54)… Dans le magasin, je trouve une grosse bouteille de sangria et il me reste juste assez pour un paquet de biscuits… Je paye puis je sors avec la bouteille et les biscuits sous le bras. En arrivant sur le trottoir, le paquet glisse et tombe sur la rue juste au moment où une voiture passe… scratch ! (On a bu la sangria sans gâteau…)
Les temps ont bien changé…
Ce matin, je vais faire quelques courses et je me rappelle que ma voiture doit passer au contrôle technique avant le quinze février… Zut ! Je n’ai pas pris de rendez-vous chez le garagiste… Je vais jusque là… En entrant dans la salle d’exposition, j’aperçois une belle auto, la même que la mienne (qui a sept ans quand même !) Je pousse la porte du bureau… « Bonjour Monsieur, je suis venue acheter la voiture noire… »
Un quart d’heure plus tard, je signais… Je l’aurai mercredi !