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Le blog de tilleul
8 janvier 2009

Ma petite école

Le jardin de la maison était entouré d’une haie vive. Fermé par une barrière en bois, fabriquée par papa… barrière que je ne pouvais pas franchir…

Au bout du potager, il y avait un trou entre deux charmes, d’abord tout petit, mais qui s’est agrandi avec le temps… En effet, la cour de l’ancienne école primaire des filles touchait à mon éden. Dès que j’entendais l’horloge de l’église sonner, je me tenais accroupie à mon poste d’observation, et j’attendais la récréation. Si le ballon des grandes « sortait » de l’enceinte, je devenais ramasseuse de balles… parfois aussi, les bras des filles me soulevaient, avec la permission de l’institutrice, et je me retrouvais au milieu d’elles jusqu’à ce que la cloche sonne la fin…

Parfois, je m’ennuyais. Il n’y avait pas de « petite école » au village…

Un jour enfin, des camions sont arrivés avec des bulldozers et des gros tas de pierres jaunes (pierre de France)… Ils venaient pour la construction d’une nouvelle école. A gauche, pour les garçons, à droite pour les filles et au milieu, une classe maternelle… Je suis allée souvent jouer dans les gravats où poussaient des coquelicots…

L’étage était destiné à une salle de spectacles… et les caves étaient aménagées en bains publics… Six douches et six baignoires… (Le samedi, l’école terminait une demi-heure plus tôt, pour permettre aux villageois de se faire propres pour le dimanche… A la sortie des classes, ma sœur, mon frère et moi, venions vite chercher le sac préparé par maman (savon, peigne, essuies (linges)…) et on courait pour être les premiers… ainsi, les sanitaires étaient propres… A la fin de la journée, quand une centaine de personnes était passée, ce n’était plus tout à fait le cas…

J’avais quatre ans et demi. Dès la rentrée de Pâques, des petits bancs avaient été installés dans le café voisin en attendant que les locaux de l’école soient prêts. Mademoiselle Gisèle, toute jeune, nous a pris en charge, nous les petits du village…

Mademoiselle Gisèle, gentille, timide, d’une douceur rare… Elle nous a raconté l’histoire du moulin de Yanick ou pourquoi l’eau de la mer est salée… Je la vois encore déroulant son conte dessiné au dos d’un rouleau de tapisserie… je l’aimais tellement, Mademoiselle Gisèle ! Le temps de midi, je rentrais à la maison cinq minutes pour manger puis je retournais bien vite auprès d’elle… (La pauvre, quand j’y pense maintenant, elle ne pouvait même pas profiter de son temps de midi pour respirer…) J’aurais voulu habiter chez elle… Elle ne criait jamais, elle n’était jamais fâchée… Quand il y avait trop de bruit, Monsieur le Maitre, que nous craignions tous, ouvrait la porte de la classe et venait faire la police…

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Commentaires
T
c'est vrai Filo, tu as eu la chance d'habiter où il fait toujours chaud...
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F
Noon Tilleul, nous nagions des heures entières dans les rivières de mon petit village au Congo !
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T
Bon week-end Catherine!<br /> <br /> Teb, je vais y penser...
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T
J'adore quand tu racontes...<br /> Et si tu essayais de raconter pour de vrai, façon maîtresse ???
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C
De beaux souvenirs...<br /> Bon week end Tilleul
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