Souvenirs d'enfance III
Le coiffeur
Ma sœur avait des longs cheveux… Chaque dimanche matin, maman lui faisait des longues boucles (comme Nelly Olson dans la petite maison dans la prairie), à l’aide d’un fer à friser, chauffé sur le poêle à bois…Ma sœur était une « petite fille modèle », le nez plongé dans un livre, elle ne bougeait pas (une brûlure serait vite arrivée), et attendait sagement que sa coiffure soit terminée… Pendant ce temps, je courais dans le jardin (même si le dimanche, c’était interdit pour ne pas salir ses chaussures…) ou bien je faisais une partie de foot sur la rue, avec mon frère… Je n’ai jamais envié ces séances de coiffure, je rêvais pourtant d’avoir des « crolles » (boucles) dans mes cheveux raides comme des piquets…
Un jour, mon vœu allait être exaucé…, une grande cousine avait proposé de s’occuper de ma chevelure courte.
Comme d’habitude, pour « retourner » dans la famille, nous avions pris la micheline au point d’arrêt, puis marcher beaucoup jusqu’à la maison de tante Lucia…
Pour que je ressemble à un petit mouton, ce fut presque un calvaire…
1° Laver les cheveux dans un bassin, recevoir de l’eau et du shampoing dans les yeux et les oreilles… N’oser rien dire… c’est moi qui l’avais voulu…
2° Rester assise une heure, pendant que la dite cousine enroulait ma tignasse dans des minuscules bigoudis en aluminium…
3° Supporter vaillamment tous les picotements dus à l’étirage, et au rinçage avec un produit miracle qui allait transformer ma toison !…(Je me souviens du nom : une « prome » (était-ce une « permanente » de l’époque ?)
4° Attendre longtemps que tout soit sec avant de « démouler », euh, dérouler… Heureusement, il y avait une balançoire suspendue à un arbre à l’extérieur, pendant le séchage, je pouvais enfin me défouler !
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