Trois mois...
Trois mois parsemés de bonnes et de moins bonnes nouvelles… Par où commencer ?
Je m’imaginais que maman n’irait jamais au home. Depuis sa chute de décembre, elle venait chez moi chaque semaine du dimanche au mercredi soir et ça se passait très bien. Elle avait repris des forces et était redevenue autonome… Chez elle, une garde passait les quatre autres nuits… Et puis, le jeudi 26 mai, la nouvelle est tombée, un lit est disponible dans une chambre double (obligation de passer par cette étape avant de pouvoir jouir d’une chambre seule) et c’est moi qui ai dû lui annoncer ça !! Je verrai toujours son large sourire quand je suis arrivée. « Quelle surprise ! Ta visite un jeudi ! »
J’ai pleuré jusqu’au premier juin… Aujourd’hui encore, je me sens lâche. J’ai l’impression de l’avoir abandonnée, de l’avoir « casée » pour être tranquille… Je suis sûre que ma sœur (physiquement épuisée) ressent la même chose mais pour sa santé, il était temps…
L’entrée au home s’est passée moins mal que je ne l’imaginais. Sa voisine de chambre ne dit rien et ne quitte pas le lit. Maman dispose donc du cabinet de toilette pour elle seule. Cette chambre est au rez-de-chaussée, située en face de la véranda salle à manger… beaucoup de passage, de l’animation. Elle a retrouvé des connaissances… OUI MAIS… elles ont vieilli moins bien qu’elle. Impossible de tenir une conversation. « Je finirai par devenir « zinzin » comme elles » dit maman… « Heureusement que j’ai les livres pour m’évader »…
Pour la faire sortir un peu (et surtout pour lui permettre d’encore voir les « petits »), elle continue à venir chez moi du mardi au mercredi. Le dimanche, après avoir mangé chez ma sœur, elle rentre dans sa maison où je viens pour l’arrosage des jardinières, des plants de tomates, courgettes…
« Je crois que je m’y habituerai » m’a-t-elle dit… Ouf !